L’obésité de nos chiens et chats

L’obésité est un des fléaux de notre siècle, qui n’épargne pas nos chiens et chats. La surcharge pondérale touche 50 % des chiens et chats en France. Trop souvent, la nourriture est utilisée pour entrer en relation avec notre animal de compagnie ; lui faire plaisir, l’éduquer, se déculpabiliser de l’avoir laissé tout seul la journée… On lui donne une biscotte au petit déjeuner, puis un petit morceau de fromage à midi, puis un morceau de sucre lors du café, puis quelques restes le soir…, et tout ceci, en plus de sa ration quotidienne.

1.      Quand est-ce que mon animal est considéré comme obèse ?

Pour que l’on parle d’obésité, il faut que l’excès de graisse atteigne

15 à 20 % du poids physiologique optimal.

Pour donner un ordre d’idée, une obésité chez le chien correspondrait aux poids suivants :

– Pour un chien « mini » (York, basset, terrier…) : 7 kg

– Pour un chien « medium » (Epagneul, Border collie…) : 17 kg

– Pour un chien « maxi » (Labrador, Berger Allemand…) : 42 kg

Un chat européen type doit peser normalement environ 5 kg

2.      Quels impacts de l’obésité ?

L’obésité a de nombreux effets négatifs sur nos chiens et chats. De nombreuses études scientifiques ont prouvé que l’obésité entraînait une baisse de l’espérance de vie significative (jusqu’à 2 ans chez le chien !).

Outre les problèmes liés à l’obésité elle-même : difficulté à se déplacer, plus possible de jouer, difficulté à se nettoyer…, la liste des effets nocifs de l’obésité sur les animaux est longue.

Les animaux obèses résistent moins bien aux infections et sont moins aptes à combattre les maladies infectieuses. Ils présentent aussi une plus forte incidence d’arthrite, de problèmes de colonne vertébrale, de déchirures de ligaments des genoux et de troubles locomoteurs que les animaux dont le poids est normal.

On observe une perte d’endurance lors d’exercice et une plus grande fatigue, qui vont jouer sur la pression sanguine. L’effort supplémentaire imposé au cœur engendre un risque d’augmentation des cardiopathies chez les animaux obèses et finit par produire une défaillance cardiaque.

Les animaux obèses endurent moins bien la chaleur de l’été et beaucoup d’entre eux deviennent irritables.

Chez les animaux obèses, il est plus difficile de les ausculter et de les palper, de prélever des échantillons satisfaisants et donc, de diagnostiquer correctement les symptômes d’une maladie.

Étant donné que les fonctions respiratoires, hépatiques et rénales sont souvent réduites, l’anesthésie et la chirurgie représentent un plus grand risque pour les animaux obèses et le risque de voir leur plaie s’infecter est plus grand.

De plus, la quantité d’agents anesthésiants est plus importante que pour les animaux de poids normal. Les chiens obèses ont 40 % de plus de risque de développer des problèmes cutanés par rapport aux animaux de poids idéal.

3.      Quels problèmes sont associés à l’obésité

Diabète sucré : Les animaux obèses risquent davantage de souffrir d’un diabète sucré grave.

– Troubles gastro-intestinaux : Les animaux obèses ont plus de problèmes de constipation, de flatulences et d’ulcères d’estomac.

Incidence accrue de cancer : On note une incidence supérieure de cas de cancer chez les animaux obèses. Ainsi, l’incidence des cancers chez les chiens obèses est de 50% plus élevée que chez les chiens de poids normal.

Diminution de la fonction hépatique : À cause de l’accumulation de gras dans le foie, le fonctionnement de cet organe est compromis chez les animaux obèses.

Hypertension artérielle : La haute pression sanguine (hypertension) s’accentue avec l’obésité, et l’hypertension accroît les risques d’insuffisance rénale et de troubles cardio-vasculaires.

–  Fonction hormonale compromise : L’obésité ralentit la production des hormones de croissance et compromet la fonction de reproduction.

Tous ces effets contribuent à raccourcir l’espérance de vie et compromettent la qualité de vie des animaux.

4.      Comment éviter que mon animal devienne obèse ?

Afin de conserver à votre chien un poids idéal, quelques règles suffisent :

Conservez toujours le même aliment si l’activité est identique, mais changez d’aliment (moins énergétique) si votre compagnon est moins actif.

Respectez la quantité conseillée par votre vétérinaire ou par le fabricant lors d’une alimentation industrielle ne donnez pas de restes de table, votre chien n’est pas une « poubelle » évitez de donner des friandises, croûtes de fromages, etc. Optez plutôt pour des biscuits faits pour les chiens, sans apport calorique. Dans la mesure du possible, faites faire de l’exercice à votre compagnon

Laissez votre animal tranquille quand il mange.

Ne lui donnez pas à manger à table.

Ne le forcez pas à manger et ne le nourrissez pas à la main.

Ne rajoutez rien à l’alimentation pour l’inciter à manger.

N’enlevez pas la gamelle de votre chien quand il mange.

N’utilisez pas de nourriture pour lui faire plaisir, des caresses suffisent !

Ne pas s’inquiéter si votre animal mange moins que la quantité indiquée sur le sac d’aliments.

Et surtout, pesez-le régulièrement : votre vétérinaire dispose d’une balance, et peut vous aider à établir une courbe de poids. Toute variation de 5% en plus, peut et doit être corrigée en douceur !

Conclusion

Les animaux en bonne santé et en forme physique vivent plus longtemps, sont plus heureux et profitent davantage de la vie.

L’obésité est très souvent négligée par les propriétaires qui qualifient leurs animaux de « Bon gros matou » ou « Bon pépère ». Mais cette obésité peut avoir des conséquences dramatiques pour le bien-être et la santé de l’animal.

Elle réduit considérablement l’espérance de vie et augmente fortement les risques de voir apparaître d’autres maladies, aux traitements lourds et onéreux.

Demandez conseil à votre vétérinaire pour qu’il vous conseille et vous propose si nécessaire, des solutions adaptées pour vous aider à faire maigrir votre animal.